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Libération

"UNE NOUVELLE FAÇON D'ÊTRE EUROPEEN"

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publié le 8 mars 2008 à 2h45

Sarah Elbo est une grande fille blonde vive et délurée. "J'aime beaucoup mon

pays natal, dit-elle. C'est propre, stylé et cool, mais on s'y ennuie beaucoup. Tout

est pareil. Même maison, même lampe, même table, la différence vient

seulement d'une nuance dans les beiges." Elle abandonne donc son Danemark

"trop propre, trop normal" pour un Berlin "un peu cassé, un peu rebelle, pas

vraiment léché". "Quand je me suis installée dans cette ville il y a onze ans, on me

regardait avec des yeux ronds. Aujourd'hui, tout le monde débarque ici.

200000Danois ont acheté un appartement ces deux dernières années."En

2002, elle se lance dans la mode et crée sa propre marque. "A Paris ou à New

York, les créateurs qui n'ont ni argent ni relations peuvent aller se faire voir. Il est

plus facile d'ouvrir des portes ici, même si elles ne mènent pas forcément très

loin."Paradoxalement, Sarah Elbo ne croit pas vraiment à l'avenir de Berlin

comme capitale de la mode. Pas assez professionnelle, pas assez renommée,

pas assez stylée. "Je me présente comme une styliste danoise qui vit à Berlin et

non comme une styliste berlinoise", précise-t-elle. Fabriqués en Allemagne, ses

vêtements se vendent un peu en Allemagne mais surtout à l'étranger

(Scandinavie, New York, Hollande ...). Le mois dernier, elle est allée présenter sa

nouvelle collection à Copenhague, alors qu'une semaine auparavant se déroulait

la fashion week de Berlin. "La ville est encore trop pauvre, il n'y a pas assez

d'acheteurs à venir ici." Habiter Berlin et