Oui, on a parfaitement le droit de secouer le vase Gishin du couturier Maurizio Galante, qui a empilé des rondelles de biscuit blanc, en laissant du vide entre elles - ce qui permet à la pièce de trembler. Elle est d'ailleurs inspirée des objets chinois annonçant les tremblements de terre. A côté de cet objet faussement fragile et déstructuré, un immeuble en porcelaine, Tanjin° 1, bien solide lui, décoré de motifs colorés photographiés, réalisé par l'artiste Stéphane Couturier. On rêverait de voir cette miniature grandeur nature. On peut aussi toucher un tissu de mailles fines en céramique tramé par Christelle Familiari.
Voici trois oeuvres récentes réalisées au Craft de Limoges (Centre de recherche sur les arts du feu et de la terre) et exposées à la galerie Pierre-Alain Challier, nouveau diffuseur à Paris du Craft.
Silicium. On comprend immédiatement que ces recherches ne sont pas des applications attendues pour la céramique. «Aimer ou pas un matériau, là n'est pas la question», prévient le designer Nestor Perkal, directeur du Craft. Il est plus intéressant de s'interroger sur ce qu'on peut en faire.» C'est là la richesse du Centre, de pousser à bout moulage et cuisson de ce mélange de kaolin, de feldspath et de quartz.
Confiée librement aux extrapolations des artistes, designers, architectes ou stylistes, la porcelaine sort des arts traditionnels de la table, d'autres usages sont inventés. Du mobilier par exemple, telle la table en carbure