Dmitry Gelfand convie l'audience à une mystérieuse cérémonie, la guidant à tâtons dans une chambre noire. Plongés dans les ténèbres pendant cinq minutes, le temps d'accoutumer la rétine, les spectateurs se serrent autour d'un bocal transparent rempli de liquide. L'artiste russe y diffuse des ultrasons, excitant les microbulles de gaz qui implosent en émettant de la lumière.
Camera Lucida exploite le phénomène de sonoluminescence qui transforme les ondes sonores en lumière: le spectacle de ces étincelles fragiles qui traversent le liquide sombre, créant des formes changeantes, fascine et hypnotise. L'installation de Dmitry Gelfand et Evelina Domnitch, créée en collaboration avec des laboratoires japonais, russes, belges et allemands, rappelle l'époque où les dernières trouvailles scientifiques étaient exhibées au public sous la forme de théâtre mystérieux.
Le côté cabinet de curiosités, spectaculaire et magique, est plus que jamais présent à l'exposition «Immersion», présentée en ce moment à l'espace Sculfort de Maubeuge, dans le cadre du festival Via (et à partir du 28 à Créteil) consacré aux théâtre, danse, musique et arts électroniques. Version high-tech d'un primitif «cinéma des attractions», les installations distrayantes immergent le public dans des créations tour à tour oppressantes ou ludiques, le tout dans une cacophonie de fête foraine.
Cosmique. On s'enfonce dans l'image de Kronos Projector, navigant dans l'espace-temps par simple pression sur l'écran so