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Libération

Cocottes minus

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publié le 28 mars 2008 à 2h52

Sujet grave cette semaine dans «Tentations» : avons-nous perdu la boule ? Pourquoi cette question ? Parce que la vaisselle miniature marche du feu de Dieu, et que ce succès questionne sur l'état mental de nos contemporains. Les mini-plats en céramique et surtout les mini-cocottes en fonte et les mini-casseroles en inox ou en cuivre, fabriquées comme les grandes, presque aussi chères que les grandes, se vendent comme des petits pains. Une cocotte de 10 centimètres de diamètre ne pouvant nourrir une tablée sauf à acquérir six, huit ou dix cocottes à 40 euros pièce., pourquoi achète-t-on ces objets ? Serait-ce un vaste syndrome collectif de régression vers la dînette ? Ça fait peur.

Chefs. Eh bien pas du tout, rectifie Véronique Bouin, du magasin la Carpe. Dans cette antique maison familiale, on vend du matériel de cuisine depuis 1925, donc on est légitime pour affirmer que «les gens ne voient pas du tout ça comme la dînette. Ils veulent épater et faire comme au restaurant». Les chefs, en effet, ont été les premiers à servir d'élégantes petites préparations dans des mini-cocottes Staub, par exemple. C'est raconté sur le site de cette société qui livre deux recettes en prime. L'aspect professionnel touche beaucoup le client, note Véronique Bouin. «Surtout le client homme qui cuisine trois fois dans l'année, mais qui est équipé comme un pro.»

Donc, tout va bien, personne ne régresse. Quoique. Ecoutons Claude Haumesser, PDG de De Buyer, un fabricant de casseroles. Enco