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Libération
Reportage

Jeux de pistes à Kinshasa

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Dans la capitale de l’ex-Zaïre, malgré une présence militaire de tous les instants, la fête a retrouvé ses droits. La preuve ? Ces folles nuits dans les discothèques locales, où «Next» est allé se déhancher en compagnie du rappeur belge Baloji et d’une star de la télé congolaise.
publié le 5 avril 2008 à 3h17

Kin La Belle est-elle toujours pétillante ? Des années 50 jusqu’au début du millénaire, c’est ainsi qu’on appelait Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (ex-Zaïre). Rien qu’à l’évocation de son nom, toute l’Afrique vibrait, c’était la capitale aux 500 orchestres, où des artistes comme Franco avait inventé la rumba congolaise pour contrer le rock’n’roll d’Occident. Dans les années 80, les sapeurs zaïrois sont devenus les fers de lance de la mode occidentale. Aux photos en noir et blanc de Depara, le photographe officiel de Franco, qui passait ses nuits dans les boîtes de la capitale après guerre, se sont substitué les affiches colorées des orchestres de Koffi Olomide, Werason, JB Mpiana, des frimeurs qui claquent leur argent dans les grandes marques (Marithé et François Girbaud, Dior…). Puis après la chute de Mobutu, la guerre a fait rage pendant cinq ans, jusqu’en 2003. L’armée rwandaise qui accompagnait Laurent Désiré Kabila dans sa prise de pouvoir en 1997, a coupé l’électricité aux Kinois quand le président a voulu s’en débarrasser. La légende urbaine dit que c’est à cause de ça que les Kinois ont chassé violemment les Rwandais de leur ville en 1998 : «On ne pouvait plus aller en boîte siroter nos bières.» Mais depuis trois ans, la musique de Kinshasa s’est fait voler la vedette africaine par le coupé-décalé d’Abidjan. Les champions du ndombolo, embourbés dans leurs liens avec les politiques lors des premières élections en 2006, ont bien du mal à re