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Miss Marion: Cet obscur objet du désir

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Strip-teaseuse tout en sophistication et en imagerie années 50, elle se déshabille autant pour elle-même que pour les autres. Et considère ses performances comme des happenings d’art contemporain.
publié le 5 avril 2008 à 3h17

Une cage d’ascenseur, une femme fatale serrée de près par le regard des hommes. Scène basique du livre à fantasmes. Mais cette silhouette à l’élégance intemporelle, bas de soie et étole de fourrure, porte un nom. Elle s’appelle Miss Marion. Nom de scène d’une jeune femme de 30 ans prise de passion pour le glamour hollywoodien. Quand elle ne se laisse pas photographier dans une cage d’ascenseur, Miss Marion s’effeuille dans un nuage de tulle rose. Principalement dans des lieux d’art contemporain.

A l’orée des années 2000, Dita Von Teese, taille de guêpe et rouge à lèvres intense, remettait au goût du jour l’art du déshabillé. Loin du porno à la peau crue, elle reprenait, pour la grande joie des people, les codes du burlesque, ces spectacles années 50 où des pin-up légèrement vêtues, comme la célèbre Betty Page, émoustillaient le public américain entre humour et glamour. Avec ses cache-tétons en forme d’étoiles, Miss Marion, fille des années 2000, se réapproprie cette imagerie fifties mais à dessein personnel. Car si elle se déshabille jusqu’à ne laisser couverts que le bout de ses seins et le rebondi de ses fesses, elle n’est pas vraiment une strip-teaseuse.

Proie. Sa première performance date de 2005 lors de la Nuit blanche organisée à Paris. Dans Séduire ou mourir, elle passe de la femme-enfant, en porte-jarretelles et mules à pompons, à la femme fatale gainée de noir. Le tout protégée du public dans sa bulle de tulle rose. Pas de nudité agressive, Miss Marion mise sur une ex