Les deux grandes pièces rappellent «une étude de notaire de province» : plafonds hauts, boiseries, gros dossiers et bureaux imposants. C’est là, dans sa société de production, que l’acteur/auteur de 42 ans, à la barbe rase et aux cheveux relativement peu décoiffés, travaille et reçoit. De manière charmante. On retrouve cette courtoisie presque vieille France, cette gêne légèrement empruntée, cet humour qui fait sourire plus qu’il ne fait rire, et cet esprit passant des coqs aux ânes qui définissent le personnage public Baer depuis ses apparitions radiophoniques au début des années 90 sur Radio Nova (la Grosse Boule avec Ariel Wizman), jusqu’à ses rôles de cinéma les plus récents (on pense à Mensonges, trahisons et plus si affinités ..., de Laurent Tirard, et aux derniers, Passe-passe, de Tonie Marshall (sortie le 16 avril), et J’aurais voulu être un gangster, de Samuel Benchetrit).
Par quoi commencer ? Par un café. Il y a une machine dans la première pièce, mais plus de café. Il descend en chercher après avoir désigné l’autre pièce comme lieu de l’interview, et ajouté qu’il savait évidemment que le bureau serait observé en son absence pour être ensuite décrit, puisque c’est un rituel journalistique de «poser le décor». A noter, donc, la nécrologie de Jean-François Bizot punaisée au mur, des portraits de son grand ami Jean Rochefort façon Warhol, les poésies de Damien Odoul sur une table, la biographie de feu le producteur Jean-Pierre Rassam sur une autre, les plaques de médic