Elles n’appartiennent pas à l’élite mondialisée des créateurs qui étudient à Paris, se forment à Milan, travaillent à New York avant de signer pour un grand nom du luxe. Représentantes de la nouvelle génération, elles parlent mal anglais, n’ont jamais vécu à l’étranger, viennent de pays où l’art de s’habiller se résume très souvent à copier le look du voisin. Limi Feu est japonaise. Alena Akhmadullina est russe. L’une et l’autre créent, fabriquent et vendent leurs vêtements dans leurs pays. Elles puisent leur inspiration dans leurs cultures sans tomber dans le pompon folklorique. Chez elles, pas de ceinture au logo flamboyant ni de low boots au talon profilé pour une féminité standardisée. Dans un style très différent l’une de l’autre, elles ignorent le plus souvent la tendance, défendent une certaine austérité tout en renouvelant, à leur façon, le vestiaire quotidien de la modernité. Autant de raisons qui nous ont donné envie de les rencontrer lors des défilés de prêt-à-porter en mars dernier. C’est à Paris qu’elles ont décidé de montrer leurs collections deux fois par an. Uniquement sur des mannequins au physique russe et asiatique. Alena Akhmadullina vient d’achever sa cinquième saison parisienne, Limi Feu sa deuxième. «C’est à Paris que j’ai vu, à dix-sept ans, le premier défilé de mon père», dit-elle. Ce père n’est autre que le créateur Yohji Yamamoto. De cette ascendance établie, Limi Feu en extrait une indépendance financière tout en conservant sa liberté de créer. E
Vent d’est sur la mode
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par Cécile Daumas
publié le 5 avril 2008 à 3h17
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