Succession de couacs depuis trois jours au musée d'Aquitaine de Bordeaux. Vendredi soir, les officiels ont tenté de sauver la face lors du vernissage de l'expo photo «Humain, très humain». «Certaines des images n'étaient pas totalement dans l'approche du musée, résumait le directeur François Hubert. Mais elles seront réintégrées la semaine prochaine, avec un dispositif muséographique respectant les deux points de vue. L'incident est clos.»
«Inceste». L'affaire avait débuté en fin de semaine, lors de l'accrochage des clichés. Un doute semble être soudain apparu quant à la pertinence de six photos, issues d'une série sur les pères, de Christian Delécluse, qui fait poser des hommes nus avec leurs fils. Le musée brandit immédiatement le «principe de précaution». L'auteur est convoqué, sommé de retirer les photos litigieuses, ce qu'il refuse, et c'est tout son travail qui est alors décroché. «On sait bien qu'avec les problèmes de pédophilie ou d'inceste, les gens auraient pu mal réagir, se justifie le directeur. Ils risquaient d'être choqués. Moi j'avais annoncé une série de belles photos contemporaines sur l'Aquitaine. Pas une réflexion autour du corps.»
A quarante-huit heures du vernissage, la polémique s'installe. Le projet est d'envergure, vingt autres photographes y figurent, constituant un parcours de 500 images sur vingt ans de création. Ils décident de faire bloc autour de Christian Delécluse et menacent de tous