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Libération
Critique

Papiers de vers

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publié le 14 avril 2008 à 3h05

Après avoir incité à la débauche deux ou trois générations de fillettes - «Tandis que votre âge fleuronne/En sa plus verte nouveauté/Cueillez, cueillez votre jeunesse» - Pierre de Ronsard (1524-1585) s'est éteint en laissant une oeuvre universellement appréciée. Pendant cinq siècles, les éditions originales de ses Amours, de ses Hymnes et de ses OEuvres sont passées entre les mains de bibliophiles enragés, pour finalement aboutir, en nombre non négligeable, dans celles de Jean Paul Barbier-Mueller, huitième fortune suisse, surtout connu comme collectionneur d'arts premiers.

Bibliophile. Cet homme de 78 ans s'est ainsi constitué une invraisemblable bibliothèque, entièrement dédiée à la poésie française de la deuxième moitié du XVIe siècle, dans laquelle on trouve, aux côtés de celles de maître Ronsard, des éditions originales de ses amis de la Pléiade - Du Bellay, Peletier du Mans, Pontus de Tyard, etc. - et de leurs successeurs. Soit environ 500 ouvrages qui ne sont jamais sortis de l'hôtel particulier que Barbier-Mueller habite à Genève.

D'abord présentée l'été dernier à la Fondation Bodmer à Cologny (Suisse), une sélection de ces volumes est exposée pour quelques mois à Chantilly (Oise), dans le cadre charmant du cabinet de lecture du duc d'Aumale, dernier propriétaire du château et plus riche bibliophile de son temps.

Des 3 000 ouvrages de la Renaissance que possédait le duc, on a extrait une demi-douzaine de merveilles (dont une édition princeps