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La belle et l'assiette

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Marketing. Yaourt qui hydrate, lait contre le vieillissement cutané, jus de fruits antioxydants, la cosmetique qui se mange inaugure une nouvelle ère : celle où les marques de l'industrie agroalimentaire promettent. la beauté.
publié le 18 avril 2008 à 3h08

Les produits de beauté peuvent-ils se manger ? D'une certaine manière, oui. A coup d'antioxydants dans le jus de fruits ou d'Oméga-6 dans le yaourt, l'industrie agroalimentaire installe peu à peu ce qu'elle appelle la «nutricosmétique».

La nutri. quoi ? La nutricosmétique, également appelée dermonutrition, est un «terme sans réalité réglementaire ni scientifique», pose le professeur Irène Margaritis, chef de l'unité d'évaluation sur la nutrition et les risques nutritionnels à l'Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments). Que mettent alors les utilisateurs du mot dermonutrition sous ce terme ? «La peau comme miroir de la santé», résume Béatrice de Reynal, nutritionniste au cabinet de conseil Nutrimarketing. «L'état de santé se voit sur notre peau», assure-t-elle. Tel est en tout cas le postulat sur lequel se fondent les industriels de l'agroalimentaire pour creuser ce qui apparaît comme un nouveau marché.

«Matrice laitière». Danone et son yaourt Essensis est un des exemples les plus visibles. Après le succès d'Actimel, le groupe alimentaire mise beaucoup sur ce produit au packaging rose pétant. Détonnant dans les rayons, il promet de nourrir «la peau de l'intérieur»grâce au «complexe Pronutris» : de l'huile de bourrache, des extraits de thé vert et de vitamine E associés à un ferment lactique maison. «On a remarqué que les femmes font le lien entre alimentation et beauté, raconte Caroline Levinger, responsable marketing d'Es