On a copié le dernier biscuit incopiable. Sur les 400 produits que compte ce rayon, La Paille d'or restait unique. Et le consommateur n'avait, jusque-là, pas d'autre choix que cet original de LU s'il cherchait une fine gaufrette fourrée framboise. Cela durait depuis 1905, date de création par Louis Lefèvre-Utile de ce biscuit en forme de botte de paille stylisée. Mais voilà, l'apanage du fourrage fruité détenu par LU vient de s'effondrer, réduit en miettes par l'hyper-concurentielle marque distributeur Super U qui, alliée à l'industriel Poult, a mis au point une gaufrette à l'esprit Paille d'or.
Silence. Révolutionner le biscuit n'a rien d'évident, le produit étant des plus basiques. Des céréales, du lait, du beurre, dans certains cas des fruits, et goûtez jeunesse. Aussi les fabricants ne se donnent-ils pas tous la peine de repenser le gâteau. Certains préfèrent guetter les nouveautés des concurrents pour les mettre à leur sauce et couleurs.«C'est le sport préféré de certains fabricants», estime-t-on chez LU. Test facile dans un supermarché. Dans le mur de goûters s'offrent le Prince, le rigolard carré à bout rond de BN, jusqu'au sans vedette apparente étiqueté premier prix, soit pas moins de cinq sortes de quatre-heures fourrés au chocolat.
Au hit-parade des copiés, le Véritable petit beurre, le Petit écolier et le Prince. «Jusqu'à maintenant personne ne s'était attaqué à la Paille» rappelle Thierry Gaillard, directeur général de l'unité biscuits chez LU. Plusi