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Libération
Critique

Une paire de Blood Red Shoes

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publié le 8 mai 2008 à 3h22

Pimpants, fougueux, les acolytes Steve Ansell et Laura-Mary Carter s'inscrivent dans la lignée des duos abrasifs, tendance Kills. Au programme donc, un genre de renouveau grunge, mâtiné d'un son garage, urgent, à deux doigts de l'apoplexie. Rien de neuf sous le soleil, sinon que ce Box of secrets, délivré après trois ans de singles et près de 200 concerts, a le mérite de s'inviter dans tous les festivals de l'été, après s'être fait remarquer par un bataillon de critiques britanniques.

A l'origine, deux Anglais de Brighton en rupture musicale: deux splits (Cat on Form pour l'un, Lady Muck pour l'autre) et un jam hasardeux plus tard, Blood Red Shoes est né. Ce sobriquet annonce toute l'ambition du duo : «C'est l'histoire de Ginger Rogers qui dansait tellement que ses pieds saignaient dans ses chaussures blanches. Lorque le producteur, qui s'était absenté pendant qu'elle s'entraînait, est revenu, il a cru qu'elle avait changé de chaussures : elles étaient devenues complètement rouges», explique Laura-Mary Carter. Un Blood Red Shoes hargneux, dont le perfide dessein consiste à faire s'évanouir la douleur après des heures de performance forcenée : «Lors de la dernière tournée, je me suis fait cogner par un videur, parce que j'avais balancé une bouteille de vin dans la fosse, explique innocemment Carter. Résultat : un traumatisme crânien et un bras pratiquement découpé. C'est rien à côté de Steve qui se déchire et se brûle les mains à chaque concert.»

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