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Libération

A pas de Lou

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C’est une héritière d’un nouveau genre. Lou Doillon, fille de Jacques et de Jane, s’inscrit dans une famille où, en matière de création, tout a déjà été fait. A 25 ans, cette fausse dilettante laisse mûrir ses envies, entre cinéma, musique et mode. Elle se raconte et pose pour l’objectif de la réalisatrice Zoe Cassavetes.
publié le 10 mai 2008 à 3h34

Sur la porte qui ouvre son antre, une maison de bric et de broc du XIe arrondissement parisien, il est écrit « Lou et Marlowe », ce dernier n’est pas l’amoureux de Lou mais le fils qu’elle a eu à 19 ans, comme s’il s’était agi pour elle de répondre le plus tôt possible - pour mieux s’en débarrasser ? - à la question, cruciale en ce qui la concerne, de la filiation. Lou Doillon, 25 ans aujourd’hui, est actrice (plutôt rare), créatrice (de vêtements) et musicienne (en chambre). Jusqu’à présent, elle est aussi et surtout l’un des éléments les plus explosifs et méconnus d’une lignée, les BirkinDoillonGainsbourg, qui incarne, de par sa popularité, sa flamboyance et son talent, quelque chose d’unique en France – une certaine aristocratie rock. En Angleterre, on appelle ça la « rockocracy », qui consacre au top de la coolitude moderne les enfants de rock stars vieillissantes – ceux des Rolling Stones notamment. Fille de Jane Birkin, qu’on ne présente plus, de Jacques Doillon, qu’on présente encore, « cinéaste exigeant, le dernier des punks », dit-elle, et jadis proche de Serge Gainsbourg qu’elle appelait « papa 2 », Lou Doillon a également hérité de ces ascendants « bigger than life », outre une éducation pour le moins anticonformiste, de quatre demi-sœurs : la photographe Kate Barry, que Jane a eue d’une première liaison, Charlotte Gainsbourg, qu’on ne présente pas plus que sa mère, la réalisatrice Lola Doillon, la fille que Jacques a eue avant de rencontrer Jane, et Lily, qu’il e