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Libération

Budapest, bella baroque

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La capitale hongroise est à l’image de ses façades disparates. Une joyeuse superposition de styles où les sources thermales voisinent les cafés alternatifs, où les festivals de rock côtoient la musique de chambre ... Flânerie dans la cité de toutes les rencontres.
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publié le 10 mai 2008 à 3h28

Il y a là de Berlin ces si larges avenues, en route vers l’infini. La laideur singulière des HLM y tutoie sans complexe le chic suranné des façades XIXe : alors, vous retrouvez de Bruxelles la folle reconstruction où le mélange des styles battit toutes les cartes. Et de Prague, la préciosité baroque ; puis de Paris, les mondes entre deux temps qui forment les passages. Ni tout à fait la même mais tout à fait une autre : Budapest balance ainsi des sentiments de « déjà-vu » et vous embarque dans son étrangeté familière. Buda et Pest, deux cités réunies par neuf ponts en équilibre au-dessus du Danube. Allons bon, prendre cette ville (deux fois et demie Paris) à bras-le-corps, cela va furieusement passer par les jambes. Puis il faudra des repères, adoptons les trois points cardinaux de la boussole locale : les cafés, la musique, les bains. Le quatrième – la flânerie – permettra de naviguer entre les trois autres. Au Café Central, un vieil homme attablé dévore un journal, ponctuant sa lecture d’amusantes contorsions. A intervalles réguliers, il file vers le râtelier à canards, chipe une nouvelle proie avec une promptitude de singe, puis jette son dévolu sur une autre table pour l’effeuiller tranquillement. Bienveillance tranquille. Ce manège va durer quelque deux heures, le temps que défilent autour de lui trois fournées d’élégantes femmes mûres et quelques amphis d’étudiants chuchotant gravement. Il faut dire que le Café Central est un très chic café. Chaleureux aussi : alors q