Envoyée spéciale en Chine
Chongqing les tours infernales Surnommée la Manhattan des montagnes, c’est la ville de tous les excès. Près du gigantesque barrage des Trois-Gorges, celle qui n’était, il y a vingt ans, qu’une ville moyenne de province, est devenue une mégalopole de 32 millions d’habitants qui ne cesse de grossir. Chongqinq, ancienne capitale du Sechuan, dite « double allégresse », ou « double chance », vous tombe dessus comme un cauchemar. Un brouillard dense recouvre l’immense mégalopole. Celle que l’on surnomme la Manhattan des montagnes, ville sans soleil et sans ciel, une des plus polluées de la planète, apparaît comme un mirage inquiétant. Cette conurbation en construction permanente peut se décrire à tous les superlatifs. Camp retranché pendant la guerre avec les Japonais, Chongqinq fut la ville la plus bombardée de Chine. Laissée pour compte par la République populaire, puis propulsée dans une accélération conquérante depuis 1992 quand elle s’ouvre aux investisseurs étrangers, cette ville province rassemble aujourd’hui près de 32 millions d’habitants et s’étend sur 82 300 km2 (six fois Pékin). Cette monstresse, a été arrachée au Sechuan en 1997 et décrétée municipalité autonome par le gouvernement central. Sera-t-elle la plus grande mégalopole chinoise, porte stratégique, industrielle et touristique de l’Ouest ? Populations déplacées. Située au confluent du Yangzi – qui relie le Tibet à Shanghai – et de son affluent le Jialing, elle est la ville de transit po