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Libération
Critique

Swell solo

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par BAYON
publié le 19 mai 2008 à 3h30

Sur l'air de «Chassons tous ces fantômes», South of the Rain and Snow («au sud de la pluie et de la neige») de Swell est un CD revenant. Littéralement.

Resurgi du néant (cinq ans d'absence, pour un groupe inconnu.), l'esprit de Swell, fleuron para-grunge années 90, fétiche maison entre Idaho et Radio on, renaît, plus strict que jamais, épuré, récuré à l'os. Sous la forme du chanteur-auteur-compositeur-arrangeur-guitariste-batteur David Freel (sans Monte Vallier). Et d'un manifeste médiumnique. Transi de résignation, figé dans le temps et la pose, ce Southof the Rain and Snow hors-saison à la Swell est un rêve rock gris. Comme gris limaille, ou «la nuit, tous les chats sont gris». La frappe, de guitare et de batterie, le mood mou, le tempo, le chant, n'ont pas bougé. La ligne, sur le fil, est celle du vide. Le son le fait (le vide).

Cartonneux, boiteux, creux, l'air des confins de South of the Rain and Snow est plein de cette mélodieuse fadeur de «réséda» que chantait le poète ancien d'Ayant poussé la porte étroite qui chancelle - revue Swell 08 . (Swell) précisément. Pour dire que le groupe Swell, quartet, trio ou duo selon, de sept albums intransigeants en vingt ans, se réduit à présent à un seul Swell (lire page suivante). Le Swell en soi entre parenthèses, en morceaux. Dix morceaux, portés par la typique voix engourdie («dormez, je le veux») du cru ; dix éclats médium soigneusement neutres (comme