De Californie, le folk-rocker David Freel resitue l'éclipse Swell.
Que s'est-il passé (depuis cinq ans) ?
J'ai travaillé, passé les jours, tant bien que mal, très bien, très mal. J'ai été charpentier sur ordinateur, pêcheur au radar, prêtre-scaphandrier, fermier-chimiste, chasseur en espadrilles. Je me suis diverti : 300 livres, 30 films, 300 000 kilomètres à travers les Etas-Unis.
Album testament ou acte de renaissance de Swell ?
Me voilà born again. traversant la nuit en cheval blanc, à guetter le feu autour duquel les amis rassemblés chantent avec les coyotes, attendant le grand jour des paumés. Cet album, c'est moi, rien que moi. Voilà pourquoi je mets des parenthèses à Swell : (Swell). C'est Swell mais pas Swell, c'est moi. Ce qui peut heurter, certes ; j'ai souvent ainsi jugé les autres groupes. Quand ça te concerne, c'est différent. En fait, j'ai atteint un stade où, sachant ce que je veux, je ne veux plus que personne s'en mêle à ma place.
Quand ce disque est-il né ?
Un jour où je ne dormais plus depuis un an. Février 2007 a été le mois le plus atroce que j'aie jamais vécu. J'ai souffert d'insomnie toute l'année 2007. A ne pas me reposer une heure par nuit. Je me suis mis à jouer de plus en plus à la guitare, en désespoir de cause. 250 nuits blanches en un an. Les idées de chansons m'envahissaient, je perdais le nord.
South of the Rain and Snow ; c'est-à-dire ?
La migration au sud, pour vivre là où l'on n'a pas vécu ; sous un ciel nocturne étranger, comme les saisons.