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Libération
Critique

Adam Kesher à l'export

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publié le 28 mai 2008 à 3h38

Les Adam Kesher, qui ne manquent ni de talent ni d'audace, jouent le même soir à la même heure dans la même ville que MGMT, une des révélations pop du semestre. Certains qualifient les premiers de «meilleur groupe de rock anglais français du moment». Mais pourquoi les préférer, eux, ce soir ? «On a vu Clap Your Hands Say Yeah!, les gens notaient sur des calepins ce que disait le chanteur entre les morceaux, comme une prophétie. Ou tentaient de montrer qu'ils entendaient plus et mieux alors que nous étions tous dans la même pièce. N'allez pas voir les groupes trop "tendance", même chouettes. En plus, notre batteur sera déguisé en arbre. Et puisque vous nous présentez comme "le meilleur groupe de rock anglais français du moment", alors.»

Leur album s'intitule Heading from the Hills, Feeling Warm Inside. Ça ne s'entend pas, mais les six garçons d'Adam Kesher (d'après le personnage du cinéaste de Mulholland Drive) sont de Bordeaux. On perçoit chez eux The Raptures, Hot Chip, LCD Soundsystem, Klaxons, voire Arcade Fire (le chant). Eux citent Velvet, Suicide, The Barbaras, Jay Reatard, Juan McLean, Liars, Messiaen, Loudon Wainwright III. Soit des dissonances entre Robert Fripp, The Jesus and Mary Chain et Joy Division pour les guitares ambient, proches du larsen et les toms.

Quand on est né dans les années 80, il y a cet héritage et aussi le rêve de s'exporter. Voilà pourquoi, après Phoenix, The Teenagers ou Fancy, «chanter dans une langue qui