Menu
Libération

Les trésors de Sassenage à la criée

Article réservé aux abonnés
publié le 29 mai 2008 à 3h39

Léguez votre château à une association ou une fondation, et vous avez une chance qu'un jour, son mobilier historique se retrouve mis à l'encan. Voilà le désastreux message d'une vente que tient Me Marie-Françoise Robert demain à Drouot, où elle doit mettre aux enchères plus de 200 meubles et objets d'art du château de Sassenage (Isère).

Capital. Ce castel du XVIIe siècle, au parc classé, est celui des Bérenger, grande famille du Dauphiné. Il était toujours resté dans la famille, conservant un riche mobilier du XVIIIe siècle. Dernière du nom, la marquise de Bérenger, née Pierrette Elisa Baudin, l'a légué en 1971 à la Fondation de France ainsi qu'à une association grenobloise, en espérant qu'il deviendrait un musée. Elle a apporté un capital, qui a été prestement dilapidé. Des appartements, des fermes, un hôtel particulier à Paris et un château en Bretagne ont été vendus pour assurer l'entretien et des restaurations cofinancées par l'Etat et les collectivités.

Après plusieurs soubresauts, en 2005, le château a fermé ses portes. La Fondation de France assure l'avoir proposé en vain au département. «Celle-ci l'a nettoyé, en a refait l'inventaire, a ouvert les archives aux chercheurs, réorganisé les collections et rouvert le château à la visite, en déléguant la gestion à la commune», explique Dominique Lemaistre, à la Fondation de France. Elle a aussi décidé de remplir les caisses en mettant en vente moins d'un cinquième des meubles, «qui n'était plus présenté». On tr