«Mesdames et messieurs, Je vous ai conviés aujourd'hui pour vous annoncer une nouvelle importante qui concerne ma vie personnelle et mon métier. J'ai eu la chance de devenir à 18 ans l'assistant de Christian Dior, de lui succéder à 21 ans et de rencontrer le succès dès ma première collection en 1958.Il y aura 44 ans dans quelques jours. Depuis, j'ai vécu pour mon métier et par mon métier. Je veux rendre hommage à ceux qui m'ont influencé, qui ont guidé mon action et m'ont servi de référence. Tout d'abord Christian Dior qui fut mon maître et qui, le premier, me fit découvrir les secrets et les mystères de la haute couture. Balenciaga, Schiaparelli. Chanel, bien sûr, qui m'a tant apporté et qui, on le sait, a libéré les femmes. Ce qui m'a permis, des années plus tard, de leur donner le pouvoir et, d'une certaine manière, de libérer la mode. En ouvrant en 1966, pour la première fois au monde, une boutique de prêt-à-porter à l'enseigne d'un grand couturier et en créant sans me référer à la haute couture, j'ai conscience d'avoir fait progresser la mode de mon temps et d'avoir permis aux femmes d'accéder à un univers jusque-là interdit.
Comme Chanel, j'ai toujours accepté la copie et je suis très fier que les femmes du monde entier portent des tailleurs-pantalons, des smokings, des cabans, des trench-coats. Je me dis que j'ai créé la garde-robe de la femme contemporaine, que j'ai participé à la transformation de mon époque. Je l'ai fait avec des vêtements, ce qui