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Libération

Le ministre de la Culture égyptien joue avec le feu

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publié le 2 juin 2008 à 3h43

Le ministre de la Culture égyptien, Farouk Hosni, a déclaré devant le Parlement qu'il se ferait une joie de «brûler tous les livres israéliens» s'il y en avait dans son pays. Il se trouve que cet Hosni est candidat à la tête de l'Unesco, basée à Paris, dont la mission est de promouvoir le dialogue interculturel pour établir «la paix dans l'esprit des hommes», et soutenu par la France. Le propos, qui remonte au 10 mai, a juste suscité une protestation d'Israël et un début de controverse dans la presse de la région. Par télégramme à son ministère, cité par l'hebdomadaire égyptien Al Ahram, l'ambassadeur d'Israël en Egypte s'est dit effaré de la «brutalité» de cette déclaration, qu'il estime de nature à «empêcher la poursuite des contacts normaux avec l'Egypte d'Israël et de la communauté internationale». Israël a convoqué l'ambassadeur d'Egypte pour lui notifier une vive protestation, réitérée par la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni auprès de son homologue Ahmed Aboul-Gheit. Comparant le ministre égyptien à Goebbels, Shimon Samuels, directeur du Centre Simon-Wiesenthal, souligne que sa candidature représente une «menace gravissime sur les valeurs fondamentales de l'Unesco».

Bûcher. Instigateur de l'antisémitisme le plus violent, Goebbels était le ministre de la Propagande de Hitler, qui organisa un spectaculaire bûcher de livres en 1933 devant l'opéra de Berlin. Ministre depuis vingt ans, Farouk Hosni est connu pour ses vifs