«I have a dream», dit Martin Luther King, le 28 août 1963. Nous faisons aussi un rêve : Jérôme Savary aurait-il fait un bon spectacle ? Ces dernières années, il nous avait plutôt habitués à des frasques où il ne faisait que se répéter, histoire de dire qu’il était toujours là. En revanche, la reprise d’A la recherche de Joséphine, est loin d’être un ratage, ou même une fausse manoeuvre. Il avait prévu son coup. «Mis à la retraite du théâtre public» selon son expression, après avoir dirigé Chaillot et l’Opéra-Comique, le metteur en scène (acteur, chanteur, compositeur, danseur, chorégraphe) de 65 ans a trouvé moyen de faire vivre une compagnie quasi «indépendante», avec «juste 300 000 euros de l’Etat». Lui qui déclare avec humour ne pas aimer Broadway «parce que, si le spectacle a du succès, on y est condamnés pour trois générations, et s’il est jugé nul, on est renvoyé au bout de dix jours», pourrait bien tenir quelques années au Casino de Paris. Son spectacle Joséphine Baker est clair, réjouissant et populaire.
«Tonton». D’ailleurs à la sortie du spectacle, dans le bar voisin où il a son fauteuil, entre l’intérieur et l’extérieur, pour fumer son inséparable havane, il signe des autographes. Lorsque la troupe arrive, il distribue des bisous à ses chéries. Les danseuses l’appellent «tonton». Il pense à ses pensions alimentaires. Il est heureux, entouré, mais il a aussi ce regard irlandais trahissant une certaine i