«Grand festival pour petits publics variés.» Sur ce gimmick revérifié ce week-end, le Primavera Sound s'affirme depuis quelques années comme premier grand rendez-vous de l'été musical européen. Lancé en 2000 par l'équipe du club électronique Nitsa, il attire près de 60 000 personnes (dont 40 % d'étrangers) fin mai, sur le Fórum, immense dalle tordue suspendue au-dessus de la Méditerranée.
Dans ce cocon de béton où l'on passe la nuit à grimper, descendre, contourner et admirer la vue à 180 degrés sur la ville, l'affiche, très vaste, entortille les grands noms et les microprojets avec un joyeux mépris des genres : Portishead dans la foulée de Public Enemy (puis le lendemain dans un incroyable auditorium bleuté, avec invasion finale de la scène par le public; Adrian Utley en rit encore), Animal Collective à fond, Fuck Buttons pour une confirmation impériale, une valise pleine de vieilles gloires encore remontées (Dinosaur JR., Model 500) et de l'électronique pour le petit matin.
Punk. Derrière ces valeurs sûres, on vient chercher des noms plus discrets à suivre cet été ou à la rentrée. Premiers à se signaler, jeudi après-midi, les rappeurs Edan et Dagha ont surpris avec leur hip-hop cool. On se rappelait le premier pour son Beauty and the Beats 2005. Edan revient pour pousser le nouveau disque de son compère Dagha, juste sorti (The Divorce). A Barcelone, les deux «mic manipulators» de Boston ont bourré leur rap de psychédélisme pieds dans l'eau, entre