Superdome, c'est le stade mythique de la Nouvelle-Orléans, qui abrita tour à tour le Super Bowl, la finale du championnat de football américain, un concert des Rolling Stones, une messe du pape Jean Paul II, une convention républicaine, les victimes du cyclone Katrina. et c'est désormais le nom générique de cinq expos personnelles présentées à Paris, au Palais de Tokyo. Pourquoi un seul titre pour plusieurs artistes qui n'ont a priori (et a posteriori) rien à voir les uns avec les autres ?
«Schizophrénique». Quel rapport en effet entre l'ironiste anglais Jonathan Monk et l'utopiste helvète Christoph Büchel ? Entre l'hyperréalisme paradoxal d'un Daniel Firman et la poésie technologique d'un Sassolino ? Aucun. Sinon cette essentielle hétérogénéité qui définit le réel. «"Superdome", c'est un peu le dôme des Simpsons où cohabitent des réalités multiples», plaisante Marc-Olivier Wahler, directeur du Palais de Tokyo depuis 2006 et commissaire de l'exposition. Plus sérieusement, il s'agit de «casser la vision fenêtre et augmenter le quotient schizophrénique».
La présente «session» - l'idée de programmation trimestrielle souple, selon Wahler - poursuit le projet de la toute première expo sous sa houlette, «Cinq milliards d'années» : «éprouver l'élasticité de l'oeuvre d'art», comme on testerait la résistance des matières plastiques. Un aller et retour permanent de l'art à la réalité et de la réalité à l'art, voilà ce que se propose de montrer «Superdo