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Libération

La mode en classe éco

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L’un défile en haute couture, l’autre en prêt-à-porter, les deux vendent leurs créations plusieurs centaines d’euros. Pourtant Felipe Oliveira Baptista et Lutz on souvent du mal à joindre les deux bouts et discutent le moindre mètre de tissu. Enquête sur la face cachée de la mode.
publié le 7 juin 2008 à 3h42

Bien qu’ils vendent des vêtements à prix d’or dans les boutiques les plus sélectives au monde, Lutz et Felipe Oliveira Baptista, deux jeunes créateurs établis à Paris, ne sont pas des nababs de la fashion. Ils appartiennent à l’univers du luxe mais n’affichent pas, loin de là, les insolents bénéfices des grands groupes français. Ils ont même du mal, parfois, à joindre les deux bouts. Et pourtant; si les admirateurs et les railleurs de la mode semblent avoir admis le fait que les produits des marques mondialement connues coûtent des sommes parfois insensées, les gammes de prix pratiquées par les «petits» restent un mystère; nombre de consommateurs, associant notoriété et cherté, ne comprennent pas pourquoi les vêtements de ces presque inconnus sont si chers. Pour Libération, Felipe Oliveira Baptista, 32 ans, et Lutz, 42 ans ont donc joué le jeu. Raconté leur petite entreprise, leurs grands rêves, et révélé l’envers d’un décor qui, pour fascinant qu’il soit, laisse peu de place aux indépendants et aux artisans que ces deux-là, copains par ailleurs, tiennent encore à être. L’aventure des débuts Né en Allemagne, Lutz fit ses études à la prestigieuse école de design Saint Martins de Londres puis assista le créateur parisien Martin Margiela trois ans durant, avant de se décider à créer sa marque. «J’ai beaucoup réfléchi à ce que je voulais proposer de différent, raconte-t-il avec un léger accent dans ses bureaux du Marais parisien. Des vêtements assez classiques, qui peuvent êtr