En avril, au beau milieu d'un tour du monde en bonne et due forme pour la promotion de son nouveau film Phénomènes (sortie en France mercredi), M. Night Shyamalan a fait un long détour par l'Inde, son pays natal. Il figurait dans la promotion 2008 des personnalités indiennes des arts, de la science, de l'industrie ou de la politique qui recevaient la Padma Shri, la plus haute distinction du pays. «C'était très impressionnant. Il y avait beaucoup de gens importants avec moi, des prix Nobel, des médecins, des chercheurs. Le Premier ministre était là. Mais quand on m'a appelé pour recevoir cette décoration, il y a eu une sorte de clameur incroyable dans la foule. Comme pour une vedette de la chanson.» Il dit ça en riant, mais il le dit quand même. Une manière de souligner sa réussite, sa notoriété mondiale, son jeune âge aussi. Rien d'arrogant chez le réalisateur américain, mais un besoin de mesurer le parcours accompli. Comme pour se rassurer. «C'est la philosophie de l'immigrant. La recherche de la réussite, le fait de gagner de l'argent, d'être reconnu. J'ai longtemps eu envie de battre des records. Par exemple, je voulais être le plus jeune réalisateur à obtenir une nomination aux oscars, mais John Singleton avec Boyz In The Hood a fait mieux que moi.» Pourtant, il a bien failli réussir son coup.
En 2000, M. Night Shyamalan n'a pas encore trente ans lorsqu'il est invité par l'Académie à concourir pour six statuettes dorées dont celles du m