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Libération
Reportage

Macao, géant casino

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Ils s'appellent le Sands, le Bellagio ou le Venetian. Calqués sur leurs grands frères de Vegas, les 28 casinos de Macao, et leur cortège de centres commerciaux, font assaut de démesure pour accueillir une clientèle, à 85% chinoise, avide de jeu, de consommation et de luxe.
publié le 7 juin 2008 à 3h42

Les plus riches arrivent en hélicoptère ou en Mercedes avec chauffeur,les plus pauvres passent la frontière à pied. Ancien comptoir portugais transformé en temple délirant du jeu et de la consommation,Macao n'est pas avare de ses largesses : qu'il soit ouvrier ou banquier, tout Chinois a droit à son quart d'heure de baccara. Dans les halls des casinos ouverts à tous, les vrais Vuitton croisent les faux Chanel, les vrais Nike les fausses Adidas. Sur cette péninsule large comme une ville de 500 000 habitants, se hérissent - pour l'instant - 28 casinos rivalisant de dorures, de lustres en cristal et de néons saturant le ciel. Venise reconstituée, building en forme de fleur de lotus, cinq étoiles avec spas ou copie de palaces de la vieille Europe, rien n'est trop beau pour épater un peuple longtemps privé des joies de la consommation mondialisée. Car Macao, enclave libérale à l'ombre de son hégémonique voisine, est formaté pour le touriste chinois avide d'ivresse occidentale. Sur les 28 millions de personnes qui y ont séjourné l'année dernière, 85 % viennent de Chine et de Hongkong.

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