Envoyée spéciale à Milan Du 16 au 21 avril, dans la ville lombarde en fête, s’est tenu le Salon international du meuble. En 2007, on avait quitté une manifestation où le design était écartelé entre art et mode, luxe et minimalisme, spéculation ou gadgétisation, et voici qu’un an après, on le retrouvait presque dans le même état. S’était-t-on trompé d’année ? Non, à la une des journaux, le visage de Berlusconi ricanant, fraîchement réélu, rappelait la triste réalité : nous étions bien en 2008 et le bling-bling allié au pire nationalisme de la Ligue du Nord était de retour en Italie. A chaque fiera de Milan, on se pose la même question. Comment lire cette manifestation exponentielle, cacophonique, inévitablement répétitive, de la foire commerciale de Rho au salon Off distribué dans toute la ville ? Dans les reflets éphémères des lustres créés par des stars comme l’architecte Zaha Hadid chez Svarowski ? Ou dans le projet à long terme de la fondation artistique Prada, dont le bâtiment sera conçu par le Néerlandais Rem Koolhaas ? En relisant La Cène de Leonard de Vinci, tableau culte de la ville, revisité par Peter Greenaway ? Ou en buvant les dernières paroles « green », sur le développement durable de Philippe Starck - toujours aussi omniprésent et particulièrement avec le groupe américain SLS qui a annoncé la construction avec lui du Berverly Hills Hotel. Ou enfin à travers la vague espagnole, dont le représentant le plus baroque est Jaime Hayon. Deux mois plus tard, que res
Milan, pèlerinage d’assises
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par Anne-Marie Fèvre
publié le 7 juin 2008 à 3h42
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