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Libération

Salon de réédruckation

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publié le 7 juin 2008 à 3h42

La question était sans intérêt, mais tout le monde se l’est posée, même pour rire, puisque les occasions de rire deviennent aussi rares que celles d’être augmenté : Olivier Besancenot devait-il aller le dimanche 11 mai, jour de la fête de Jeanne d’Arc, chez Michel Drucker ? Les socio-démocrates de toutes espèces ont naturellement ricané avant et après. Le postier est comme eux, son ego civilisé en croque, enfin il les a rejoints : bienvenue au club, connard (ce dernier mot, quoiqu’à la mode, n’étant évidemment pas prononcé). La présence sur le plateau de Français qui galèrent, de Bernard Lavilliers qui trouvère, n’y change rien. Quand on accepte de jouer la pièce, c’est le producteur qui gagne. Et le personnage devient ce qui reste lorsque les rêves, par renoncement tactique momentané, renoncement de convivialité, viennent à manquer. Le personnage de Besancenot selon Drucker n’est ni révolutionnaire, ni gauchiste, ni surtout perdant : c’est simplement un gendre idéal moderne, grand coeur révolté mais courtois, subtil, souriant, séduisant, légèrement populaire - finalement adapté au salon. Il lutte pour l’avenir du peuple, le sien est devant lui, tant mieux pour tous. Cette comédie n’est pas neuve. Les romans du XIXe siècle sont pleins de jeunes hommes que la comédie des salons révolte, mais qui en éprouvent vite l’efficacité. Et le problème d’un trotskiste est d’être efficace. A l’époque des salons, ce sont les femmes qui font les réputations. Y a-t-il des femmes autour d