Tartarin tire la tronche. Les travaux ont pris du retard. Il a beau être présent tous les jours sur le chantier de son nouveau restaurant, mettre lui-même la main dans le ciment, manier la truelle et carreler la cuisine, les tuyaux de la clim sont toujours apparents, la façade en souffrance et la couleur des murs encore non décidée. L’ouverture prévue courant mai tire elle aussi la tronche du côté de juin. L’architecte passe quotidiennement un sale quart d’heure ... Mais il faut comprendre Tartarin. Neuf mois qu’il attend. Une gestation vécue comme un calvaire pour ce bourreau des cuisines. « Une période pas simple, de combat », avoue-t-il pudiquement. C’est le moins qu’on puisse dire. En juillet 2007, le groupe Partouche, propriétaire des lieux et du fonds de commerce, signifiait au cuisinier sa décision d’arrêter l’exploitation de la Villa du Havre, maison bourgeoise avec vue sur mer, pour des raisons financières. Une claque pour le chef et sa femme Annabelle qui venaient de vivre six ans d’osmose avec cette villa, passée de l’état de ruine au statut de restaurant le plus réputé de la ville. Exorciser la souffrance. La Villa fermée, Tartarin sur la touche, certains n’auraient pas été tristes de le voir définitivement sombrer. Mais c’était oublier un peu vite que le cuisinier amoureux de la mer était avant tout une vraie tête de lard. « J’aurais pu partir, entrer au service d’un autre groupe, ailleurs. Mais je voulais rester là, au Havre. » Créer son propre restaurant, c’ét
Tartarin, son Havre de paix
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par Luc Dubanchet
publié le 7 juin 2008 à 3h42
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