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Libération
Critique

Une «Métamorphose» inaboutie à Gennevilliers

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publié le 7 juin 2008 à 3h47

Tiré des Métamorphoses d'Ovide, la Petite dans la forêt profonde narre une de ces histoires sanglantes dont Shakespeare s'inspira pour Titus Andronicus. Chargé d'escorter sa belle-soeur Philomèle auprès de son épouse Procné, le roi Térée la séquestre, la viole et lui coupe la langue. De retour au palais, il fait croire à Procné que la jeune fille a péri dans un naufrage, mais celle-ci brode une tapisserie racontant son calvaire et s'arrange pour que l'objet parvienne à sa soeur la reine. Procné la délivre et se venge de Térée en lui servant son fils à dîner. Procné se change en hirondelle, Philomèle, en rossignol, et Térée, en épervier qui ne les rattrape jamais.

Du livre d'Ovide, le dramaturge Philippe Minyana a tiré une courte adaptation dont le caractère épique et la sobriété d'écriture rapportés à la violence du propos évoquent les contes de Grimm. La pièce est d'autant plus fluide et simple qu'écrite pour deux acteurs, conformément à la commande passée par la Comédie-Française dans le cadre d'une opération de délocalisation à Gennevilliers.

Marcial di Fonzo Bo y met en scène Catherine Hiegel, comédienne de tempérament et dorénavant (depuis la disparition de Christine Fersen, le 26 mai) doyenne de la maison Molière, et Benjamin Jungers, un jeune homme entré en mai dans la troupe. Cette distribution à contre-courant aurait pu produire un décalage intéressant. Or, elle dessert le texte. Est-on dans la distance ? La parodie ? Ce qu'on voit surtout, ce son