Dino Risi, décédé samedi à Rome à 91 ans, était l'un des maîtres de cette comédie italienne qui fit florès des années 50 à la fin des années 70. Un genre qui n'avait pas peur du mauvais genre quand il fouillait le trivial pour brocarder la triste politique et nos pauvres existences. Les derniers films de Risi (dont les ratés le Bon Roi Dagobert et le Fou de guerre, avec Coluche) ont peut-être fait oublier son talent, mais revoir Une vie difficile (1961) ou le Fanfaron (1962) suffit à remettre les idées en place. La critique française disait de Risi qu'il était un parfait cynique. Valerio Caprara (1), historien du cinéma, est plus subtil : «Son fameux cynisme, loin d'être un sentiment décadent, représente au contraire la clé poétique pour se rapprocher du mystère du vécu.»
Triste. Dino Risi est né en 1917 à Milan. A 10 ans déjà, Dino tombe amoureux de Vilma Bánky, la fiancée du «Cheik» Rudolph Valentino. Son père, médecin, meurt quand il a 12 ans. A 17 ans, adolescent triste, il renonce à se suicider parce que le pistolet vaut 80 lires et qu'il n'en a que 70 en poche. En 1940, étudiant en médecine peu passionné, il rencontre Alberto Lattuada, qui cherche un assistant pour le Mariage de minuit, film de Mario Soldati. Il est alors appelé sous les drapeaux, mais une hépatite l'empêche de rejoindre le front. Il passe la frontière suisse et y finit ses études de médecine, avant de rentrer à Milan, où il se lance dans le journalisme et écrit