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Libération

La Fnac de Lille fait la sourde oreille

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publié le 13 juin 2008 à 3h52

Dominique Aria, vendeur au rayon rock indépendant de la Fnac de Lille depuis vingt ans, s'est fait virer le 8 mars. Depuis des semaines, colère, comité de soutien, blog, signatures, dont celles de Yann Tiersen, Dominique A., Marcel et son orchestre, Curry and Coco, et des centaines d'anonymes. Pourquoi ? Dominique Aria est un peu plus qu'un disquaire. Ce grand brun adorable est quelqu'un dans le monde du rock lillois et au-delà, jury aux sélections du Printemps de Bourges, et l'un des cinq vendeurs-experts de la Fnac.

Il a été licencié pour faute grave : il avait emporté des disques - deux qui lui avaient été envoyés par des maisons de disques, et un DVD promotionnel - sans le signaler. Le tout serait passé inaperçu s'il n'avait pas eu dans la poche un sticker antivol d'un disque écouté le matin même. Ça a sonné.

Dominique Aria, c'est le genre distrait. Voler ? «S'il veut des CD, il peut en avoir des wagons, s'étrangle son avocat Dominique Bianchi, les maisons de disques lui en envoient à son domicile !» Le disquaire est sous le choc. Le comité de soutien enfle, autour de son ami Patrice Budzinski, jusqu'à réunir cinq cents personnes, des gens du milieu et des clients reconnaissants. «Il se mettait en quatre pour vous trouver une rareté, raconte une habituée du rayon. Quand un groupe inconnu qui lui plaisait jouait à Lille, il mettait des stickers sur leurs CD pour signaler où, et quand. Maintenant, le rayon est un peu déserté.»

«C'est un prescrip