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Libération
Critique

Sefyu fait école

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publié le 13 juin 2008 à 3h52

Dans le métro parisien, des ados chantent en choeur le refrain de Molotov 4 sur leur téléphone portable : «Se, se, Sefyu hé, hé Acid.» Ça ne veut pas dire grand-chose, c'est le nom de leur rappeur préféré, Sefyu, soit Yussef en verlan mais la rythmique soutenue est efficace. Ce «grand frère», comme dirait la ministre de la Justice, a encore remporté la mise dans le rap français avec son deuxième album, Suis-je le gardien de mon frère ? sorti à la mi-mai. Il est en concert ce soir à Paris.

Footballeur. Ancien footballeur professionnel (Red Star de Saint-Ouen, puis à l'essai à Arsenal), animateur de la ville d'Aulnay-sous-Bois, Sefyu a réussi à capter l'attention des gamins férus de nouvelles technologies, de téléchargement illégal, auprès de qui il tente de faire passer des messages plus civiques : expliquer la responsabilité vis-à-vis des plus jeunes, les racines du racisme intercommunautaire et le combattre, les difficultés des parents : «Je connais la réalité du terrain, la violence des mecs en cité, expliquait Sefyu quelques jours avant le début de sa tournée. Pour bousculer les plus jeunes, j'ai besoin de leur rentrer dedans. Je sais comment les accrocher pour faire passer mes messages. Un peu de virulence bien placée aide aussi, parfois.»

Il décline ses idées à partir d'une question, d'une affirmation ou d'un cliché, sur des productions musicales chargées en coups de feu et autres sons d'armureries : «J'aime bien jouer avec les