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Libération
Critique

Laetitia Shériff, double jeu

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publié le 17 juin 2008 à 3h55

A tout juste 30 ans, la Française Laetitia Shériff défend ces jours-ci son second opus, Games Over, avec une timidité charmante. «Le titre est un clin d'oeil à toutes les chansons qu'il y a dedans, qui représentent comme une sorte de bilan, tout en disant que ce n'est pas fini, que je vais découvrir des choses petit à petit», résume l'ex-Lilloise, Rennaise depuis 2003. Ce manifeste compte douze titres rock, chantés en anglais et portés basiquement par une guitare, une basse et une batterie, plus largement par des claviers et diverses cordes.

Revoilà donc celle que la critique avait, en 2004, aimablement qualifiée de PJ Harvey française lors de la sortie de son premier CD, Codification, dont environ 12 000 copies ont trouvé preneur. Songwriting sec et voix directe, chez Laetitia Shériff, on ne danse pas sur les tables pour faire tourner les serviettes.

Acidité. Trois ans ont passé, avec une grosse centaine de concerts et moult projets parallèles - le groupe Trunks avec Daniel Paboeuf, Régis Boulard & Co ; un travail sur un spectacle de danse, 4'30'', d'Hervé Koubi - jusqu'à ce Games Over éminemment complexe. Tantôt rentre-dedans, tantôt atmosphérique, celui-ci passe d'abord au révélateur de l'acidité, avant de plonger dans le fixateur de la confidence.

La signataire ne s'y dérobe pas, parlant d'une «thématique entre noir et blanc».«C'est à la fois tout et son contraire, le bien et le mal. Enfin bon, vous voyez ?» Et comment. Laet