En 1996, Karl Lagerfeld a l'idée de faire défiler ses tops avec un tee-shirt Petit Bateau sous leur veste. Le couturier donnait ainsi l'autorisation de porter des articles de lingerie en public. Et les fabricants de sous-vêtements et de lingerie investissaient le monde du prêt-à-porter qu'ils n'ont alors plus quitté. L'habit n'est plus prédisposé à être porté dedans ou dehors, dessous ou dessus. Il est une pièce d'une collection de «homewear», «loungewear», «casual wear» voire «doudou wear».
Estime. Quel est le premier geste de la femme qui rentre chez elle après une journée de travail, de sueur dans le métro ou d'énervement automobile ? Balancer ses talons dans l'entrée, ôter le tailleur microbien et enfiler une tenue décontractée. Soit, en général, un survêtement trois bandes informe, par la magie duquel son séant se rapproche de celui du pachyderme. Pratique et confortable jusqu'au coup de sonnette du voisin. Si cette femme connaissait le homewear, elle aurait dépassé l'embrasure de la porte derrière laquelle elle se cache, et qui sait. Car ce n'est pas parce qu'on reste chez soi à glandouiller dans le canapé qu'il faut s'habiller comme un sac.
Mesdames, reprenez-vous. Il existe désormais un entre-deux entre le vêtement de ville et la chemise de nuit rose pâle à fleurs, une étape d'élégance et d'estime de soi. «L'astuce a été de mettre au point une ligne de vêtements en lingerie qui ne fait pas bonnet de nuit, qui est l'anti-jogging-tue-l'amour, et qui permet de rester p