Black Silk. C'est à ces seuls termes que les shows masculins de l'été 2009 à Milan devraient se résumer. Noir, non pour le retour de cette valeur textile mais pour ce grain de peau qui a redonné une autre couleur à la mode milanaise. Versace comme Dsquared ont fait défiler des mannequins noirs, et ont livré une autre idée de la beauté, pas si éloignée de l'espoir politique d'une nation américaine dont on attend l'avènement au pouvoir d'un Barack Obama. Silk comme soie, le fil rouge de nombreuses collections qui renouent avec l'actualité d'une matière que l'on n'osait plus apposer sur la peau des hommes depuis le souvenir de ces chemises et blousons en soie lavée qui inondaient le luxe à la fin des années 80. La soie, comme l'équipement improbable d'une légèreté chèrement acquise. Rien n'est gratuit, ni même la volubilité d'une matière.
Dsquared, cela commence comme le Puy du Fou, un parc d'attractions ou un bar rétro, presque jazz avec son et lumière en guise de décor, puis ça tourne à l'exposition joyeuse d'une nation «under the groove». L'homme Dsquared de l'été 2009, c'est Obama revenu chez les siens, fier de savoir smurfer comme ces quatre danseurs au début du défilé sur le meilleur de l'electroboogie des années 80, Rapper's Delight and Cie. Le générique est une description de la parfaite panoplie pour l'intronisation du héros à la Maison Blanche, smokings en soie et gilet en jean, puis la suite du show glisse dans le sportswear,