Espace minuscule. Néons ravageurs pour le teint. Rideaux trop courts. Moutons de poussière et cheveux par terre. Vêtements laissés en vrac par la cliente précédente. Voilà l'ordinaire d'une cabine d'essayage. C'est l'espace résiduel du magasin, à peine plus soigné que les réserves. Spécialiste du coaching commercial, Olivier Dardelin résume : «En France, ça va de l'ambiance parloirs de garde à vue à des cabines correctes mais spartiates.» Bien vu.
Essayer des habits est un mauvais moment. Fliquée à l'entrée et à la sortie par la vendeuse qui compte consciensement le nombre d'articles, la cliente est d'emblée soupçonnée de vol. Elle subit les accompagnants qui font les cent pas autour des cabines, à l'affût de la moindre faille de rideau. Toutes ces choses qui s'ajoutent au regard peu charitable qu'on porte souvent sur soi-même. Pour les femmes, c'est la déprime. Pour les hommes, la corvée.
Un sérieux coup de balai s'impose dans ces endroits indignes. Les enseignes commencent à s'en apercevoir et à comprendre que ce lieu n'est pas qu'une nécessité technique, mais aussi une des clés stratégiques de leur chiffre d'affaires.
Miroir. «Il faut du féminin, du confortable, de l'intime. Les cabines d'essayage, c'est le contraire de tout ça», résume Olivier Dardelin. La faute à qui ? Aux tenants d'une bête logique comptable, estime-t-il, qui ramènent le «chiffre d'affaires aux mètres carrés. Les cabines d'essayage ne rentrent pas dans le calcul car, selon eux, on ne vend