Menu
Libération

Le Grand Fooding d'été sur les dents

Article réservé aux abonnés
publié le 27 juin 2008 à 4h03

Il y a longtemps que les Parisiens ont perdu l'habitude de faire la queue pendant plus d'une heure pour se nourrir, heureusement pour eux. Dimanche matin, sous le soleil, ils piétinaient pourtant dans ce but sur le parvis de la Bibliothèque nationale de France. Ils voulaient participer au Grand Fooding d'été, qui faisait étape dans la capitale (1).

Gâteries. La file était interminable, la patience immense - «on est loin de chez loin», commentait lucidement un môme en évaluant la distance le séparant de l'entrée. Mais d'année en année, le succès de ce mélange de buffet, pique-nique et barbecue grandit. Les novices se repèrent parce qu'ils disent «c'est fou.» en voyant ce qu'il va leur falloir attendre avant de se mettre quelque chose sous la dent. «T'as mangé quoi, toi, ce matin ?», entend-on dans la queue. «Ben, un expresso.» Mauvais calcul. Les prévoyants, eux, ont pensé à retirer un coupe-file chez Monoprix.

Manifestation assez inclassable, le fooding réunit des chefs et de grandes marques agroalimentaires. Les premiers cuisinent des créations les plus inventives possibles avec les produits des seconds, et les distribuent au public qui a payé une entrée de cinq euros pour avaler ces gâteries culinaires. Concrètement, chaque chef tient son stand sous l'égide d'une marque, les gens naviguent de l'un à l'autre. Le côté archiraffiné des mignardises que les mangeurs récoltent provoque des scènes similaires partout : une mini-assiette ravissante dans un