C'est dans le coffre de béton brut du Palais de Tokyo que Louis Vuitton présentait sa collection. Une fois n'est pas coutume, l'adéquation entre le lieu et les vêtements est quasi parfaite. Après les premiers passages, uniformément blancs, avec des vestes en serge de lin et des pantalons en popeline de coton, on comprend que la maison fait varier dans le bon sens le curseur du chic : moins d'ostentation, plus de simplicité. Des pull-overs à capuche, d'autres en cachemire extrafin, des parkas et des coupe-vent font souffler un léger souffle streetwear, vite contrebalancé par des costumes ajustés dessinant une silhouette pour businessmen affûtés. Certains osent des combinaisons moins corporate : short et blouson en cuir, short et pull-over. Mais jamais ne fut franchie cette frontière invisible du ridicule que tout le monde a plus ou moins en tête lors des collections masculines. A propos de ridicule, d'absurde ou de non-sens assumé, on apprenait que la collection, réalisée sous la direction artistique de Marc Jacobs, avait Charlie Chaplin pour inspiration centrale. Quelques mots du maître à propos des Lumières de la ville étaient glissés dans un dossier : «Je devais jouer le rôle d'un journaliste. C'était un rôle comique. Sur le chemin de la garde-robe, j'ai pensé à un pantalon large, de grosses chaussures, une canne et un chapeau melon. Je voulais que tout se contredise.» C'est cette contradiction (entre les volumes, les matières et les codes) qui
Louis Vuitton, l'homme tranquille
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publié le 27 juin 2008 à 4h03
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