On se rappelle Massimo Furlan, il y a quelques années au Parc des Princes, rejouant à lui tout seul la mythique demi-finale France-Allemagne de la Coupe du monde de foot de 1982. De l'énergie à revendre et le maillot au numéro 10 de Michel Platini sur le dos.
Au printemps dernier, on le retrouvait à la Villette, un tantinet bedonnant et léthargique, dans le costume d'un superman dupliqué et sans parole. Facétieux, touche-à-tout, le plasticien et performeur suisse n'en finit pas de revisiter ses souvenirs de petit garçon né de parents italiens à la fin des années 60.
Invité au festival d'Avignon dans le cadre du programme Sujets à vif concocté avec la SACD, l'artiste franchit un pas de plus dans cette longue exploration de la mémoire qui constitue toute la matière de son travail, et convoque à la scène les idoles d'hier, en chair et en os.
Michel Hidalgo bien sûr mais aussi Hervé Vilard, en supposé fils naturel de Jean Vilar, pour une rencontre autour de la question de l'héritage, de la transmission. D'où le titre, Chanteur plutôt qu'acteur, de cette vraie-fausse table ronde un rien potache, à laquelle participe aussi Valérie Dréville, personnage endossé par Marielle Pinsard, l'auteure complice de Furlan, lequel trouve l'accent idoine dans le rôle de Romeo Castellucci.
Selon les jours, on peut y voir aussi le philosophe Bernard Stiegler, l'anthropologue Marc Augé, le philosophe Serge Margel et d'autres encore, dont le Fils, mutique, et la Madone, extatique. Le tout animé p