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Libération
Critique

Monaco sur la piste de van Dongen

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publié le 5 août 2008 à 4h31

Kees van Dongen eut quelques travers. A commencer par celui d'avoir, le succès gagnant, égaré son talent dans une mondanité de façade. Au salon d'automne 1905, il ne fut pas de la fameuse salle n°7, celle des Matisse, Derain et autres, où leurs présentations leur valurent le sobriquet de «fauves». Il opta pourtant assez rapidement pour l'expression picturale à travers la couleur qui traçait la dominante du genre, lui conservant une fidélité non démentie. Non sans ratages (on pense au vert atroce de sa Lailla de 1912). et réussites concomitantes (dans un rouge matissien, un Jeune Arabe, de la même année).

Foire. Ce grand retour sur l'oeuvre a été monté par Jean-Michel Bouhours, du musée de Monaco, et Nathalie Bondil, de celui de Montréal, dont le bel appétit a eu raison d'un lieu incommode sur le port monégasque, devant les immeubles qui servent de bateau à quelques grandes fortunes de ce monde. En janvier, s'en ouvrira une nouvelle représentation dans la cité canadienne.

Plusieurs des 180 tableaux présentés ici ont été conservés dans la famille monégasque de l'artiste, qui en a cédé certains, essentiels, au musée local. A commencer par les Lutteuses de Tabarin, enseigne d'un cabaret de Pigalle, où se déroulait ce genre de spectacle, et surnom communément attribué aux bateleurs de foire.

Carrousel, Clowns, Cirque, Parade, le titre des oeuvres à partir de 1904 témoigne de l'attirance du peintre pour la trouble sensualité de la vie sous chapiteau (après