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Libération
Critique

Le groove impérial d'Ethiopie

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publié le 7 août 2008 à 4h32

Envoyé spécial à Sète Les souverains du groove éthiopien sont au nombre de trois, tous curieusement nés la même année : 1941. Le premier, Tlahoun Guessessé, ne fait plus que de brèves apparitions dans son pays, et son état de santé semble exclure tout déplacement à l'étranger. Les deux autres, Mahmoud Ahmed et Alemayehu Esheté, continuent à répandre à travers la planète le feu de cette musique moderne si particulière.

Fière allure. Les retrouver à la même affiche, pour la première fois, tel était l'événement proposé mardi par le festival Fiest'A Sète, dans l'Hérault. En trois heures et demie de concert, dans le cadre idyllique du théâtre de la Mer de Sète, la soirée a tenu toutes ses promesses. Grâce à deux chanteurs en état de grâce, mais aussi au formidable groupe breton choisi pour les accompagner : le Badume's Band. Avec ses mimiques appuyées et ses oeillades au public féminin, Alemayehu Esheté semble sorti d'un film de Bollywood. Un peu de bide, mais encore alerte dans des pas de danse au charme suranné, celui qui régnait sur les nuits d'Addis Abeba dans les années 60 garde fière allure. Sa voix élastique, à la tessiture ample, passe du twist à la soul pour aboutir à un euphorique finale disco. Dans les ballades sentimentales, il s'élève à la hauteur d'un Otis Redding, et il délivre avec la même ferveur que sur disque, il y a presque quarante ans, son tube Addis Abeba Behete.

Mahmoud Ahmed, qui lui succède sur scène, a davantage l'habitude des tournées internation