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Critique

Leonard de Vinci toujours vert

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publié le 14 août 2008 à 4h37

«Tout est là», se serait écrié Léonard de Vinci à la vue du spectacle de nature brute qu'offre, déployé sur un hectare dans un décor exceptionnel de marais, le jardin du château du Clos Lucé à Amboise (Indre-et-Loire), ultime lieu de vie du peintre florentin.

Depuis juin dernier, ce site paysagé niché en contrebas de la demeure historique, s'est ouvert à la visite, levant le voile - à travers dessins botaniques, paysages et études géologiques - sur le rapport qu'a toujours entretenu l'artiste et inventeur avec la nature. Promenade à la fois botanique et architecturale avec une reconstitution, la toute première en taille réelle, d'un pont à deux niveaux dont la technique dite de «triangulation» sera reprise au XIXe siècle par des ingénieurs comme Gustave Eiffel.

Curieux. Dans la continuité de l'ouverture du nouveau jardin et de l'exposition sur ce thème, deux nocturnes proposent une création autour des carnets de l'auteur de la Joconde qui seront dits pour la première fois en situation de spectacle sur des musiques de la Renaissance, par le comédien Michael Lonsdale au côté du pianiste Patrick Scheyder. Car si Léonard de Vinci rêvait de «cité idéale», il n'en était pas moins curieux du monde végétal. Engagé écolo avant l'heure, il a laissé au Clos Lucé, actuellement propriété de la famille Saint-Bris (Gonzague et Francis), 7 000 feuillets réunis dans une sorte de journal intime et philosophique. «Il y traite de nature, de botanique, du corps humain, des astres,