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Libération
Critique

Corps à corps photographiques

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publié le 15 août 2008 à 4h37

Surprenante commune de Sérignan. Petite station balnéaire de quelques milliers d'habitants dans la banlieue de Béziers qui s'anime l'été sous l'afflux des campeurs et des vacanciers et qui, le reste du temps (et ce depuis des années), reçoit des artistes en pagaille. A l'image de Buren, Dado, Per Barclay ou de Jean Nouvel qui avait manifesté son intérêt pour le projet de réaménagement du petit port de plaisance, stoppé depuis le changement de municipalité.

Fil rouge. Deux ans après son inauguration le 23 septembre 2006, le musée d'art contemporain, construit sur un vieux bâtiment viticole du centre-ville et dont les vitres colorées scintillent sur la rue grâce à une installation millimétrée de Daniel Buren, accueille jusqu'au 5 octobre la belle exposition «Un regard sur la photographie contemporaine», regard jeté sur le corps dans tous ses états.

En tout, plus de 180 oeuvres d'une soixantaine de photographes, célébrissimes ou anonymes. Cette collecte de longue haleine a été initiée par son commissaire Jean-François Chevrier dans les années 1980 à la demande du Fonds régional d'art contemporain (Frac) Rhône-Alpes qui cherchait à créer une collection - entreprise à l'époque inédite - de photos. «C'est à cette période que l'on a réellement commencé à comprendre que la photo était un art à part entière»,révèle Clément Nouet, directeur adjoint du musée. Il y avait un manque, Jean-François Chevrier a effectué un gros travail en ratissant les galeries, les expo-ventes et mê