Au coeur de l'Autriche, l'abbaye bénédictine d'Admont, fondée en 1074, est un havre de paix niché entre les sommets alpins. La particularité de ce lieu propice à la prière et aux activités religieuses est la somptueuse bibliothèque rococo achevée en 1776, entièrement rénovée après quatre ans de travaux et ouverte ces jours-ci au public.
Marbre. Les moines qui vivent dans le monastère obéissent à la règle de saint Benoît qui préconise une discipline spirituelle et une pratique régulière de la lectio divina, c'est pourquoi les pères résidents avaient choisi d'entreprendre la réalisation d'une bibliothèque comme salle d'apparat.
Cet édifice aux dimensions titanesques (13 mètres de haut, 70 mètres de long et 14 mètres de large) est agrémenté de coupoles décorées par Bartolomeo Altomonte, dernier représentant du baroque allégorique. Des sculptures des «quatre dernières choses», la Mort, le Jugement dernier, le Paradis et l'Enfer, ornent le sol de marbre et ajoutent à l'ineffable harmonie qui règne.
L'architecte de cette bibliothèque, Josef Huebert, souhaitait rompre avec la tradition des salles enténébrées et a donc construit un puits de lumière afin que les rayons du soleil irriguent le lieu et les esprits.
Incunables. Cette marque de réconciliation entre l'Eglise catholique et les principes des Lumières dénote une ouverture d'esprit, que l'on retrouve aussi dans la richesse et la diversité du fonds bibliographique disponible. 200 000 ouvrages sont répertoriés, dont 530 incun