«Les Brigades rouges ne sont pas nées comme par enchantement. Elles ne sont pas un produit fabriqué en laboratoire, éventuellement par un quelconque service secret, mais le fruit d'une culture et d'une tradition politique de la gauche italienne.» Il y a quatre ans, Alberto Franceschini ouvrait l'album des souvenirs de famille politique dans un livre d'entretiens avec le journaliste Giovanni Fasanella (1). Pour la première fois, les racines du mouvement terroriste qui ensanglanta l'Italie dans les années 70 étaient décortiquées.
De cette confession est né un étonnant documentaire, Il Sole dell'avvenire, présenté dans la polémique au festival de Locarno. Le ministre des Biens culturels italien (ex-communiste passé aux rangs de Forza Italia), Sandro Bondi, a en effet violemment attaqué le film, l'accusant, de manière absurde, d'être un plaidoyer en faveur des terroristes.
Le Soleil de l'avenir est une incroyable plongée dans les ambiguïtés d'un parti communiste italien qui, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, préconisait haut et fort la révolution et la lutte des classes, mais se comportait, au quotidien et au niveau national, comme un parti réformiste et de compromis, et surtout comme une formation gestionnaire dans les régions qu'elle administrait.
A l'automne 2007, autour d'une table de la trattoria Da Gianni à Reggio Emilia, dans le coeur de l'Italie rouge, cinq sexagénaires évoquent ces années de guerre froide, d'intenses débats et de violence po