Il était l'un des pères de la chanson brésilienne, «sa plus grande inspiration», selon le compositeur Carlos Lyra. Le chanteur et compositeur Dorival Caymmi s'est éteint samedi à l'âge de 94 ans. Il souffrait d'un cancer aux reins. L'Etat de Bahia, où il est né, et celui de Rio, où il vivait depuis 1938, ont décrété un deuil officiel de trois jours.
Petit-fils d'un immigré italien et d'une mulata (métisse) brésilienne, fils d'un musicien amateur, Dorival naît dans un milieu modeste et apprend seul à jouer de la guitare. En 1936, il gagne un concours de chansons de carnaval mais c'est pour devenir journaliste qu'il part s'installer à Rio. Il a 24 ans. La musique cesse d'être un hobby pour devenir son métier et il commence à se produire à la radio contre de maigres cachets.
Il devient célèbre dès l'année suivante, quand l'une de ses chansons, O Que é Que a Baiana Tem ? (Qu'ont donc de spécial les Bahianaises ?), est interprétée, dans le film Banana da Terra, par Carmen Miranda, star brésilienne de Hollywood. Perfectionniste à l'extrême, Dorival Caymmi laisse une oeuvre relativement modeste (120 chansons en plus de soixante ans de carrière ) mais d'une qualité jugée exceptionnelle. Avec le romancier Jorge Amado, son ami, il est celui qui a le mieux raconté Bahia. De sa voix de velours, il a chanté la mer, le quotidien des pêcheurs et le folklore de son Etat natal dans des classiques comme O Mar ou Saudade de Itapoã. On lui doit également