Mylène Farmer est-elle une artiste visionnaire ? On est à deux doigts de le penser à l’écoute de son nouvel album, Points de suture, le septième en vingt-quatre ans de carrière. Voici un disque dont la musique ne semble être qu’un prétexte à toute une déclinaison de revenus annexes. Aujourd’hui, une star c’est cela : un disque, mais surtout des ressources provenant de la scène et du merchandising (coffrets collector, sonneries de portable, etc.). Managée par Thierry Suc, tourneur également de Zazie, Yannick Noah ou Etienne Daho, la chanteuse la plus collectionnée avec Johnny Hallyday s’est vue, au printemps dernier, afficher deux Stade de France complets, un an et demi à l’avance. Ces deux dates, s’inscrivant en septembre 2009 dans une grosse tournée française, auront été, entre-temps, accompagnées de droits subsidiaires établissant la politique globale de sa maison de disques, Universal. Leader de la musique dans le monde au sein d’un groupe, Vivendi, incluant chaînes de télévision (Canal +) et opérateur de téléphone mobile (SFR, Maroc Telecom), elle a préfiguré les nouveaux équilibres de la musique. Est-ce une raison pour sortir un album franchement pas inspiré ?
Poupée meurtrie. Quand on se retrouve dans la position où vos succès deviennent vos meilleurs ennemis, pourquoi pas. Trois ans après l’échec relatif de l’album Avant que l’ombre. (500 000 disques tout de même, d’après la maison de disques, et treize Bercy), la chanteuse semble arrêter d